Certaines conduites sont à rapprocher de celles de gymnastique, dautres sont plus spécifiques à lacrosport
Jutiliserai comme cadre de présentation :
- Les conduites liées à la sécurité individuelle ou de lensemble
- Les conduites dentrée dans lactivité, les représentations.
- La démarche méthodologique de construction dun mouvement
1. Les conduites liées à la sécurité individuelle ou de lensemble
La connaissance de soi nest pas innée :
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La position du dos est difficile à sentir pour certains ; dautres ne peuvent pas, de façon anatomique, avoir le dos plat. La solution consiste souvent à demander de rentrer la tête pour avoir le dos rond, et de la mettre en extension pour avoir le dos creux. Une position médiane permet davoir le dos plat. (voir fiche 1)D
Le manque de tonicité, notamment du bassin, et notamment en renversement, est aussi une conduite courante. Souvent, le tronc et les jambes sont toniques, mais en renversement, les jambes partent sur un coté par défaut de gainage. Des exercices peuvent améliorer sensiblement cette méconnaissance : La brouettele transport de « statues » - acrobate allongé dos au sol, on lui soulève les jambes et seules épaules et tête doivent rester en contact avec le sol.(voir fiche 1)D
Lors du lever, le débutant soulève avec le dos et jambes tendues, ce qui crée des tensions énormes sur les lombaires. Lactivité est propice à lapprentissage du soulever avec les jambes, dos plat et vertical.(voir fiche 2)La connaissance de principes physiques est à intégrer :
D La surface et lorientation des appuis au sol du porteur sont souvent minorées et ne tiennent pas compte du surpoids et du déplacement de la charge supportée. Résultat : manque de stabilité avec chutes fréquentes.
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Les appuis non verticaux sont plus difficiles à maintenir musculairement, doù chute rapide de la pyramide. Test à faire : mettre le plus léger de la classe en quadrupédie et demander au plus costaud de monter debout, un pied sur le bassin du porteur puis lautre pied au niveau des omoplates. En donnant les consignes de sécurité (dos plat, membres verticaux et écartés,...)et en aidant face au voltigeur, ça ne pose pas de problème. (rester dans la limite du raisonnable en tenant compte des possibilités musculaires du porteur)D
Souvent, la première idée est de monter « en force », alors que poser une jambe sur un bras tendu verticalement est plus aisé, ou se positionner directement pour éviter les déplacements inutiles et difficiles (voir vidéo 1,83mo). Porteur un genou à terre, se mettre debout avec quelquun déjà assis sur les épaules est facilité si un joker aide le porteur au niveau des avants-bras pendant que le voltigeur appuie sur la tête du joker. De même, on peut monter en dynamique.D
Lutilisation des leviers est souvent aléatoire. Les débutants prennent plutôt les parties distales par manque de connaissance physique (moment de la force), ou peur du rapprochement de lautre.D
Le voltigeur se redressant sur un porteur a les jambes tendues. Au moindre déséquilibre, le rattrapage se fait au niveau des épaules en agitant les bras. A un niveau plus élevé, il plie les genoux; la compensation se fait au niveau du bassin, ce qui génère moins damplitude et de déséquilibre. A un niveau encore plus élevé, les jambes sont tendues, car comme sur le sol, le voltigeur rétablit le moindre déséquilibre par les pieds.
2. Les conduites dentrée dans lactivité, les représentations.
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Liée à la représentation initiale de lactivité, les garçons (le plus souvent) rentrent par lexploit. Ils ont souvent tendance à se jeter dans laction avant de définir les procédures. Ils ne tiennent que peu compte des consignes de sécurité, au début, et montent « à larrache ». La force est alors prépondérante. Le travail sur les consignes de sécurité est ici essentiel.D
Les filles , le plus souvent, nont pas confiance en elle, et (ou) dans lautre. Elles ont souvent peur de faire mal au porteur. Les comportements induits sont souvent refus de monter sur quelquun, ou avec une aide démesurée. Elles perdent léquilibre sans raison apparente. Elles sont souvent très attentives aux consignes de sécurité. Elle préfèreront une pyramide esthétique à une pyramide prestigieuse.
3. La démarche méthodologique de construction dun mouvement
Individuellement
Plusieurs étapes sont à noter et certains naviguent entre plusieurs dentre elles suivant le moment :
1/Ne connaît pas les principes de sécurité élémentaires
2/Connaît les principes de sécurité élémentaires
3/Propose des solutions pas toujours réalisables et parfois peu originales. Trouve sa place dans la pyramide. Souvent Joker.
4/Majoritairement acrobate : Trouve des solutions réalisables pour se placer dans une pyramide. Reste souvent dans un registre peu étendu de prestations gymnique (roulade, roues). La chorégraphie se limite à la coordination des mouvements.
5/Majoritairement interprète : Imagine des solutions originales. Propose, essaye, critique de façon constructive. Organise par moment le groupe.
6/Majoritairement metteur en scène: Imagine, propose des solutions en fonction des capacités de chacun. Organise le groupe. Connaît de nombreux éléments gymniques et chorégraphiques. Élimine ce qui est secondaire dans le mouvement.
Collectivement
Plusieurs organisations sont visibles à partir dun travail donné :
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Les intello... Le groupe sassoit, les idées sont exposées par un ou plusieurs acrobates. Il y a confrontation des idées. Le groupe se met en mouvement quand tout a été mis au point.D
Les hyperactifs... Le groupe essaye au gré des idées. Souvent les procédures ne sont pas définies et les figures chutent. Une figure non réussie est délaissée plutôt que de chercher des procédures de montage et démontage plus adéquates, ou de modifier la partie qui pose problème.D
Les actifs réfléchis ... Le groupe réfléchit debout par étapes, fait des essais parcellaires pour voir si la figure est possible. Le visuel et le kinesthésique sont prépondérants (on explique son idée en montrant). La méthode par essais et erreurs est privilégiée. Les discussions sont souvent animées.Les groupes ne sont pas cantonnés dans une typologie, mais passent parfois dune organisation à une autre.
Patrick Messin 2005